Les quatre dogmes mariaux
Les quatre dogmes mariaux
Quatre dogmes affirment la relation personnelle de Marie avec Dieu et son rôle dans le salut de l'humanité.
1) La maternité divine
La maternité divine de Marie a été proclamée au Concile d'Éphèse en 431.
Diverses appellations sont utilisées pour décrire le rôle de Marie en tant que mère de Jésus. Elle est appelée "Mère de Dieu", ce qui traduit le terme grec plus précis de "Theotokos" ou "Porteuse de Dieu".
Le Concile d'Éphèse (431) a attribué à Marie le titre de Mère de Dieu. Ce titre doit être lu à la lumière de la déclaration du Concile selon laquelle le Christ a deux natures, l'une divine et l'autre humaine, mais qu'il n'est qu'une seule personne. En effet, selon le Concile, la sainte vierge est la Mère de Dieu puisqu'elle a engendré selon la chair le Verbe de Dieu fait chair. Cette décision a été précisée par le Concile de Chalcédoine (451) qui dit, à propos de la maternité divine de Marie :
"...engendré du Père avant les siècles quant à sa divinité, et dans les derniers temps, le même, à cause de nous et à cause de notre salut, engendré de la Vierge Marie, la Théotokos, quant à sa virilité ; un seul et même Christ, Fils, Seigneur, unique...".
La maternité divine de Marie n'a pas fait l'objet d'une déclaration dogmatique indépendante ou exclusive. Cette déclaration est intégrée dans les textes définissant la personne et la nature de Jésus-Christ. Ainsi, le dogme de la maternité divine fait partie intégrante du dogme christologique. Cela ne diminue en rien son caractère définitif et contraignant. Le dogme de la maternité divine est généralement accepté par toutes les confessions chrétiennes.
2) La virginité perpétuelle
L'expression "virginité perpétuelle", "toujours vierge" ou simplement "Marie la Vierge" se réfère principalement à la conception et à la naissance de Jésus. Dès les premières formulations de la foi, notamment dans les formules baptismales ou les professions de foi, l'Église a professé que Jésus-Christ a été conçu sans semence humaine par la seule puissance de l'Esprit Saint. C'est là que se trouve le sens décisif d'expressions telles que "conçu dans le sein de la Vierge Marie", "conception virginale de Marie" ou "naissance virginale". Les premières formules baptismales (depuis le IIIe siècle) affirment la virginité de Marie sans plus d'explications, mais il n'y a aucun doute sur sa signification physique. Les déclarations ultérieures sont plus explicites. Marie a conçu "sans aucune atteinte à sa virginité, qui est restée inviolée même après sa naissance" (Concile du Latran, 649).
Bien qu'elle ne l'ait jamais expliqué en détail, l'Église catholique considère comme un dogme que Marie était et reste vierge avant, pendant et après la naissance du Christ. Elle souligne ainsi la nouveauté radicale de l'Incarnation et le dévouement non moins radical et exclusif de Marie à sa mission de mère de son Fils, Jésus-Christ. Vatican II a réitéré l'enseignement sur Marie, la Vierge éternelle, en déclarant que la naissance du Christ n'a pas diminué l'intégrité virginale de Marie, mais l'a sanctifiée. Le Catéchisme de l'Église catholique réfléchit à la signification profonde de l'épouse vierge et de la virginité perpétuelle (499-507). Il affirme également que Jésus-Christ était l'unique enfant de Marie. Les soi-disant "frères et sœurs" sont des proches parents.
3) L'Immaculée Conception
La définition solennelle de l'Immaculée Conception de Marie fait partie, comme la maternité divine et la virginité perpétuelle, de la doctrine christologique, mais elle a été proclamée comme un dogme indépendant par le pape Pie IX dans sa constitution apostolique "Ineffabilis Deus" (8 décembre 1854). Bien qu'il mette en avant un privilège de Marie, il souligne en fait la dignité et la sainteté requises pour devenir "Mère de Dieu". Le privilège de l'Immaculée Conception est la source et la base de la sainteté de Marie en tant que Mère de Dieu.
Plus précisément, le dogme de l'Immaculée Conception affirme "que la très Sainte Vierge Marie, dès le premier instant de sa conception, par une grâce singulière et un privilège de Dieu tout-puissant et en raison des mérites de Jésus-Christ, a été gardée exempte de toute tache du péché originel".
Ce dogme a un sens "négatif" et un sens "positif" qui se complètent. Le sens "négatif" souligne la liberté de Marie par rapport au péché originel grâce à la grâce anticipée ou rétroactive (appelée ici préventive) de l'acte rédempteur du Christ. De même, le dogme suggère la toute-puissance de Marie. Ce sens "positif" est la conséquence de l'absence de péché originel. La vie de Marie est en permanence et intimement liée à Dieu, elle est donc la toute sainteté.
Bien que difficile à expliquer, le péché originel provoque un désordre dans la pensée et le comportement, surtout en ce qui concerne la primauté de la présence de Dieu dans notre vie. Par conséquent, en déclarant Marie immaculée, l'Église voit en Marie celle qui n'a jamais refusé à Dieu le moindre signe d'amour. Ainsi, le dogme déclare que, dès le début, Marie a été exceptionnellement sainte et en union constante avec la grâce sanctifiante de l'Esprit Saint.
4) L'Assomption
Ce dogme marial a été proclamé par le pape Pie XII le 1er novembre 1950 dans son encyclique Munificentissimus Deus.
Il convient de distinguer l'Ascension de l'Assomption. Jésus-Christ, Fils de Dieu et Seigneur ressuscité, est monté au ciel, signe de la puissance divine. Marie, au contraire, a été élevée ou assumée au ciel par la puissance et la grâce de Dieu.
Le dogme affirme que "Marie, Immaculée Mère de Dieu, toujours Vierge, après avoir achevé le cours de sa vie sur terre, a été enlevée en corps et en âme à la gloire céleste". Cette définition, ainsi que celle de l'Immaculée Conception, ne fait pas seulement référence au consentement universel, certain et ferme du Magistère, mais fait allusion à la croyance concordante des fidèles. L'Assomption fait partie du patrimoine spirituel et doctrinal de l'Église depuis des siècles. Elle a fait partie de la réflexion théologique, mais aussi de la liturgie et du sens des fidèles.
Ce dogme n'a pas de fondement direct dans les Écritures. Il a néanmoins été déclaré "divinement révélé", c'est-à-dire qu'il est contenu implicitement dans la Révélation divine. Il peut être compris comme la conclusion logique de la vocation de Marie sur terre et de la manière dont elle a vécu sa vie en union avec Dieu et sa mission. L'hypothèse peut être considérée comme une conséquence de la maternité divine. Étant par, avec et pour son Fils sur terre, il semblerait approprié que Marie soit aussi par, avec et pour son Fils au ciel. Elle a été sur terre l'associée généreuse de son Fils. L'Assomption nous dit que cette association se poursuit au ciel. Marie est indissolublement liée à son Fils sur terre et au ciel.
Au ciel, la participation active de Marie à l'histoire du salut se poursuit : "Enlevée au ciel, elle n'a pas renoncé à son devoir salvifique... Par son amour maternel, elle prend soin des frères et sœurs de son Fils qui cheminent encore sur la terre" (LG). Marie est "l'icône eschatologique de l'Église" (CEC 972), ce qui signifie que l'Église contemple en Marie sa propre fin des temps.
La définition du dogme ne dit pas comment la transition de l'état terrestre de Marie à son état céleste s'est produite. Marie est-elle morte ? Est-elle montée au ciel sans séparation préalable de l'âme et du corps ? La question reste ouverte. Cependant, l'opinion selon laquelle Marie a traversé la mort comme son Fils est la plus solidement étayée par la tradition.
Glorifiée dans son corps et dans son âme, Marie est déjà dans l'état qui sera le nôtre après la résurrection des morts.