Hérésies
Voici la liste des hérésies :
Adoptianisme : doctrine monarchienne (voir plus bas), attribuée à Paul de Samosate au III e s. et à Photin de Sirmium au IV e s., selon laquelle Jésus n'est qu'un homme, adopté par le Père lors du bap- tême et habité par le Verbe divin.
Anoméisme : radicalisation de l'arianisme par Aèce († 370) et Eunome († 395), pour qui le Fils est dissemblable anomoios ) au Père : il est engendré, donc
Apollinarisme : erreur d'Apollinaire de Laodicée (IV e s.) pour qui le Verbe de Dieu remplace l'esprit humain du Christ.
Arianisme : hérésie d'Arius (250 336) qui refuse au Christ la pleine divinité : Jésus est une créature du Père. Condamnée à Nicée I (325).
Docétisme (du grec dokeô , « je semble ») : idée selon laquelle l'humanité du Christ n'est rente ; il a été remplacé sur la croix par quelqu'un
Donatisme : schisme de Donat, à refusant ceux qui avaient failli lors de la persécution de 304 305.
Ébionites : judéo chrétiens pour qui Jésus est simplement fils de Joseph (sorte d'adoptianisme, mais sans foi au Dieu Verbe).
Encratisme (d'un mot grec signifiant « continence ») : ascè se rigoureuse, comprenant notamment l'interdiction du mariage et de la nourriture carnée.
Gnosticismes : systèmes hétérodoxes prônant le salut par la « science » révélée (gnose), réservé à certains. Les gnostiques professent un dualisme radical entre le monde des esprits et le monde des corps et affirment la prétendue révélation d'émanations à partir du Dieu bon et d'un principe mauvais (ce dernier plus ou moins identifié à la matière) aboutissant au monde
Homéens : partisans d'un arianisme (favo risé par certains empereurs) selon lequel le Fils est simple- ment « semblable » ( homoios ) au Père, sans lui être égal ni consubstantiel.
Homéousiens : une bonne partie des évêques du IV e s., cherchant un compromis entre les tenants de l' homoousios de Nicée (le Fils est « de nature identique » au Père) et les ariens, proposait la formule de l' homéoousios (le Fils est « de nature semblable » au Père).
Iconoclasme : mouvement religieux « briseur d'images » (de 725 à 842) pour lequel Dieu ne peut être représen té par une image ou une icône. Condamné à Nicée II (787).
Marcionisme : doctrine de Marcion († 160) qui oppose au Démiurge vindicatif de l'Ancien Testament le Dieu bon qui s'est révélé dans le Christ et, en conséquence, ne retient que l'Évangile selon Luc et certaines lettres de Paul.
Messaliens : moines schismatiques d'Orient qui, à la fin du IV e s.s., ne voyaient de salut que dans la prière (Église et baptême étant sans importance).
Modalisme : hérésie selon laquelle Père, Fils et Esprit ne sont pas trois personnes distinctes, mais trois modes d'action ou d'apparition de Dieu (voir sabellianisme).
Monarchianisme : doctrine selon laquelle Dieu est « seul principe » (doctrine orthodoxe) et donc unipersonnel (doctrine hérétique modaliste).
Monophysisme : doctrine professée par Eutychès, moine de Constantinople (378 454), qui n'admet qu'une nature (divine) dans le Christ, la nature divine absorbant la nature humaine. Condamné au concile de Chalcédoine (451).
Monothélisme : hérésie de Sergius († 638) qui affirme une seule volonté (divine) dans le Christ. Condamnée à Constantiople III (680 681).
Montanisme : prophétisme de Montan de Phrygie (II e s.) qui, refusant toute autorité de l'Église, enseigne une incarnation en lui du Saint Esprit et le retour prochain du Christ.
Nestorianisme : hérésie imputée à Nestorius, qui distingue les deux natures, dans le Christ au point d'y voir deux personnes. Condamné au concile d'Éphèse (431).
Patripassianisme : doctrine apparue au III e s., selon laquelle Dieu le Père a souffert la Passion, car il est aussi le Fils.
Pneumatomaques : adversaires de la divinité du Saint Esprit, à la suite de Macédonius († 362), con- damnés à Constantinople I (381).
Pélagianisme : doctrine de Pélage (350 420), pour qui chaque homme, libre d u péché originel, peut se sauver lui même sans le Christ.
Priscillianisme : doctrine de Priscillius († 385), un temps évêque d'Avila en Espagne, mêlant chianisme (avec opposition de Dieu de l'Ancien Testament avec celui du Nouveau), docétisme et encratisme.
Sabellianisme : doctrine modaliste de Sabellius, mais aussi Noët et Praxéas au III e s., puis de Marcel d'Ancyre au IV e s., pour qui le Père et le Fils se confondent.
Subordinatianisme : toute théologie qui affirme que le Fils est subordonné, inférieur au Père ; l'arianisme est un subordinatianisme.
Théopaschisme : à partir du V e s., doctrine de la « mort de Dieu » (l'une des formules est « l'un de la Trinité a souffert dans la chair »), hérétique (et comparable au patripassianisme) si elle s' applique à la nature divine, orthodoxe si elle s'applique à la personne du Fils.