Miracles Eucharistiques

Les hosties miraculeuses de Bavière (1632)

Au printemps de 1632, en pleine Guerre de trente Ans, les troupes du roi de Suède Gustave-Adolphe envahissent la Bavière et saccagent nombre de bourgs et d'édifices religieux et civils. Empruntant la vallée de Zeegendorf, ils sont bientôt près de Bamberg et menacent directement le village de Mistendorf. Là, les villageois apeurés se réfugient dans leur petite église où ils espèrent éviter la mort.

Parvenus dans le village, les soldats suédois sont étonnés de n'y trouver personne. Arrivés à l'église, ils en brisent les portes à coups de hache. L'un des officiers s'avance alors vers l'autel et brise les statues environnantes en vociférant : « Voyons donc si le Dieu que ces gens adorent peut résister aux armes de Gustave-Adolphe ! » Puis il enfonce le tabernacle avec la crosse de son fusil. Il s'apprête à dérober les vases sacrés contenant le Saint-Sacrement lorsqu'il est subitement pris d'un tremblement effroyable ; il lâche son arme, tombe et meurt sur le coup, au pied de l'autel.

Au même instant, toutes les personnes présentes dans l'église, villageois et soldats suédois, voient les saintes hosties s'élever à plusieurs mètres au-dessus du sol, entourées d'une « lumière éclatante », puis disparaître en direction de la forêt voisine. Frappés de stupeur, les Suédois s'enfuient en toute hâte sans tirer un coup de feu.

Quelques années plus tard, une femme des alentours ramasse du bois dans la forêt près de Mistendorf. Intriguée par un scintillement inhabituel provenant du tronc d'un gros chêne, elle se penche et découvre plusieurs hosties, d'un blanc immaculé, environnées de lumière.

Prévenu, le curé du village informe directement l'évêque de Bamberg qui se rend dans la forêt où a été découvert le prodige. Le prélat recueille les hosties miraculeuses et les ramène en procession à l'église de Mistendorf.

Une première chapelle en bois est édifié près de l'arbre ; elle est remplacée par une structure en pierre à la fin du XVIIe siècle. Aujourd'hui encore, ses murs sont recouverts d'ex-voto témoignant des grâces reçues en cet endroit.

Les saintes hosties ont été sans nul doute consommées à la fin du XVIIIe siècle pour échapper à la profanation.

La première communion de la bienheureuse Imelda

En 1322, Imelda Lambertini naît dans une famille parmi les plus prestigieuses de Bologne (Italie, Emilie-Romagne), entouré de l'amour de ses parents et de leurs amis. L'enfant grandit en sagesse et en piété. Indifférente aux jeux des camarades de son âge, elle songe rapidement à se consacrer à Dieu. A onze ans, avec la permission de son père, elle est admise chez les Dominicaines de Sainte-Madeleine où elle mène une existence édifiante.

A cette époque, les jeunes âgés de moins de douze ans ne sont pas autorisés à communier. Or, Imelda a une dévotion extraordinaire au sacrement de l'eucharistie. Elle passe de longs moments dans la chapelle du couvent au pied du tabernacle.

Le 12 mai 1233, elle assiste à la messe, comme chaque jour. La cérémonie est recueillie et tout se déroule jusqu'à la consécration. Soudain, une « hostie toute blanche » apparaît au-dessus de sa tête, suspendue dans les airs. Plusieurs sœurs s'aperçoivent du prodige mais préfèrent ne pas perturber la messe. Une fois la communion terminée, la mère supérieure, qui a vu le phénomène, alerte l'aumônier du prodige. Par on ne sait quel intuition, celui-ci comprend ce qui se passe. Il prend la patène, s'approche d'Imelda, toujours agenouillée, et observe le prodige eucharistique.

Il manque de défaillir lorsque, brusquement, l'hostie miraculeuse vient se poser d'elle-même sur la patène. Il fait un signe de croix, prend l'hostie et communie Imelda. Le visage de la petite irradie une lumière sublime. Elle ferme les yeux et, sans bouger, semble plongé dans un ravissement sans fin.

On décide de la laisser en paix.

Mais tout le monde se précipite vers elle lorsque son corps s'effondre sur le sol de la chapelle. Après avoir reçu Jésus pour la première fois, le Seigneur vient de la rappeler à lui.

Ce miracle a été authentifié par l’Église et Imelda a été proclamée bienheureuse en 1826. Un siècle plus tard, le pape Pie XI l'a déclarée protectrice et patronne des premiers communiants.

Guérison d'un prêtre après la communion

En 1990, le père Émilien Tardif (1928-1999), bien connu pour son charisme de guérison, prêche une retraite au Mexique pour des prêtres. Sa prédication est axée sur la présence réelle du Christ dans l'eucharistie, manifestée selon ses mots par les nombreuses guérisons opérées pendant les messes. C'est là un signe essentiel de la toute puissance de Jésus.

Cependant, des « murmures » s'élèvent parmi les assistants : le père Tardif n'exagère-t-il pas ? Il semble voir des guérisons partout et tout le temps... Parmi les prêtres présents, Lucio Martinez, 58 ans, lourdement handicapé à la suite de fractures multiples aux jambes deux ans auparavant, se déplace avec deux béquilles. Son état de santé général décline de mois en mois et les thérapies mises en place échouent les unes après les autres.

Au dernier jour de la retraite, tout le monde se rend dans la chapelle du séminaire pour la messe. Le père Lucio souffre beaucoup et ce jour-là, il est le dernier à communier. Trois ou quatre minutes se passent. L'action de grâces se déroule dans un silence impressionnant.

Ce silence est rompu tout à coup par le père Lucio qui éclate en sanglots. En une seconde, il se lève sans l'aide de quiconque, marche sans béquilles en louant le Seigneur, devant les autres prêtres parmi lesquels certains avaient émis des doutes au sujet du témoignage du père Tardif.

A cet instant, tous venaient de s'agenouiller devant l'autel.

Une hostie se transforme un morceau de chair

Un jour de 1194, une habitante d’Augsburg (Allemagne, Bavière), pieuse et très fervente de l'adoration eucharistique, est envahie par une drôle d'idée : dérober une hostie consacrer qu'elle conserverait chez elle de manière permanente. Le lendemain elle va à la messe comme de coutume et, sans que personne ne la surprenne, réussit à glisser une hostie dans son mouchoir au moment de la communion. Rentrée à son domicile, elle place le linge dans une petite boîte qu'elle enferme dans une armoire fermée à double tour.

Dans les mois suivants, elle se réjouit de posséder le Saint-Sacrement dans sa maison. Elle prie régulièrement à genoux devant l'armoire.

Mais le temps passant, elle est prise de remords et veut réparer son vol. Le 11 mai 1199, elle se confesse au supérieur du couvent Sainte-Croix, le père Berthold, à qui elle rend l’hostie.

Pensant simplement déposer le Corps du Christ dans l'église de son couvent, le prêtre ouvre la boîte et manque de défaillir : l'hostie s'est transformée en un morceau de chair saignant à l'intérieur du mouchoir. « Divisée en deux parties unies l’une à l’autre par des filaments de chair saignante », le Père Berthold se rend aussitôt chez l’évêque diocésain qui ordonne sur le champ que l’hostie miraculeuse soit transportée dans la cathédrale où elle sera exposée dans un ostensoir en cristal afin que les fidèles viennent la vénérer. Les jours suivants, clergé et fidèles observent un phénomène incroyable : l’hostie à présent conservée dans l'ostensoir se met à grossir de façon significative. Ce prodige dure du jour de Pâques à la fête de Saint Jean-Baptiste. Des milliers de témoins défilent devant l'ostensoir.

Ensuite, l'évêque fait ramener l'hostie au couvent Sainte-Croix et établit qu'en souvenir d’un fait aussi exceptionnel et « extraordinaire », chaque année serait célébrée une fête d'anniversaire en l’honneur de la sainte relique.

En 1200, le comte de Rechber fait don d’un écrin d’argent dans lequelle est placée l’hostie du Miracle.

Le visage de Jésus apparaît dans une hostie à la Réunion

Le 26 janvier 1902, jour de l’adoration perpétuelle (les quarante heures), l'abbé Henri Lacombe, prêtre à Saint-André, petite ville sur l'île de la Réunion (France), vient d'exposer le Saint Sacrement sur l’autel de l'église paroissiale. Il commence la messe. Jusqu'à la consécration des espèces eucharistiques, et même jusqu'au rite de l'élévation de l'hostie consacrée, tout se déroule normalement.

Après l’élévation, au moment du Notre Père, le prêtre lève les yeux vers l’hostie. A cet instant, il voit une « auréole lumineuse autour des rayons de l’ostensoir. ». le curé est « pris d’un grand trouble ». Il réussit à garder son calme et achève de dire la messe.

« Arrivé au moment de la communion, je regardai de nouveau l’ostensoir. Cette fois je vis dans l’hostie un visage humain avec les yeux baissés et une couronne d’épines sur le front », témoigne-t-il. Ce qui l'émeut le plus, est de voir « l’expression douloureuse peinte sur le visage » de Jésus. Les cils sont « longs et épais ». Il tente de cacher son émotion aux fidèles, surtout ceux assis le plus près du chœur.

La cérémonie achevée, il se rend à la sacristie et appelle immédiatement les enfants de chœur en leur disant d’aller près de l’autel pour observer l’ostensoir avec attention. Les jeunes reviennent presque aussitôt en disant : « Mon père, nous voyons dans l’hostie la tête d’un homme. C’est le Bon Dieu qui se manifeste ».

Le prêtre comprend alors que la vision est authentique et qu'il n'a pas été l'objet d'une hallucination ni même d'une illusion. Il interpelle alors Adam de Villiers, qui a fait ses études en métropole, et lui demande de se rendre près du tabernacle pour voir si quelque chose d'extraordinaire s'y passe. Revenu à toute vitesse, le jeune lui dit : « Père, c’est le Bon Dieu qui apparaît dans l’hostie, je vois son visage divin ». « À partir de ce moment tous mes doutes disparurent », précise le prêtre.

Un autre phénomène se produit tout à coup : le visage dans l’hostie s’anime et la couronne d’épines disparaît. Le curé, craignant des reflets de la lumière, fait éteindre tous les cierges et fermer les volets. Au lieu de disparaître, le phénomène apparaît encore plus net, y compris dans l’obscurité totale. Des lueurs parfaitement visibles émanent du mystérieux visage. Plus tard la vision change encore : un crucifix apparaît dans l’hostie qui couvre toute la surface du Saint-Sacrement.

Se rendant compte que quelque chose d'anormal se produit, les fidèles des premiers rangs rejoignent le célébrant et les enfants de chœur et contemplent le miracle à leur tout. Une heure plus tard, toute la population de Saint-André a investi la petite église. Peu après, les premiers journalistes venus de Saint-Denis (Réunion, France) y font leur entrée. Enfin, après la bénédiction eucharistique et le chant du Tantum Ergo, la vision disparut.

Parmi les visiteurs, une jeune peintre a le temps de dessiner exactement le visage apparu dans l’hostie.

L'abbé Lacombe a témoigné de ce prodige extraordinaire devant des milliers de personnes durant le Congrès eucharistique d’Angoulême (France, Charente) en 1904, ainsi qu’à plusieurs groupes de prêtres réunis en retraite à Périgueux (France, Dordogne).

Un miracle eucharistique à Ancône suivi d'une conversion

En 1826, Annina Costantini, fille d'une riche famille juive d'Ancône (Italie, Marches), devient pensionnaire chez les religieuses de la congrégation des Maîtresses pies. La fillette avait été baptisée en secret par sa nourrice peu après sa naissance mais ne connaissait pas le moins du monde la foi chrétienne. Elle est heureuse d'évoluer dans son pensionnat car elle y trouve bienveillance et dévouement de la part des sœurs. Curieuse de tout, elle accompagne ses maîtresses jusque dans les cérémonies liturgiques, sans rien saisir.

Le jour de la Fête-Dieu, le Saint-Sacrement est porté en procession par le clergé de la ville, avec, à sa tête, Mgr Membrini Gonzaga, évêque d'Ancône. La fête est belle et Annina ne veut rien manquer. Elle se met à une fenêtre pour voir passer le cortège.

Parvenue à la hauteur de la fenêtre du pensionnat où se tient la fillette, l'évêque s'arrête et d'un beau geste bénit les vaisseaux et la mer qui s'étend au pied des habitations. A cet instant, le regard d’Annina est comme aimanté (involontairement expliquera-t-elle) par l'hostie qui est à quelques mètres d'elle.

« Je vis au milieu de rayons lumineux qui partaient du centre de l'ostensoir, un gracieux petit enfant qui s'est élancé droit vers moi et qui est venu se poser dans mes bras ; il m'a embrassé avec amour et m'a rendu très heureuse… », témoigne-t-elle quelques temps après.

Elle tombe évanouie par terre. Une des maîtresses la retrouve inanimée sur le sol, incapable de parler. Il lui faut de long moments pour revenir à elle.

Elle ne dit d'abord rien de l'événement à ses parents, ni à ses camarades. Mais le temps passant, elle prit la décision de raconter son histoire incroyable. Elle écrivit des lettres admirables aux siens, au clergé diocésain, leur faisant part de sa conversion. Toute sa famille finit par demander le baptême.

Un prodige eucharistique au Carmel


Une nuit de mai 1725, peu après minuit, deux hommes, fraîchement évadés d'un bagne, escaladent une fenêtre de l'église du couvent du carmel d'Alhama (Espagne, Andalousie), près de Grenade.

Alertes et déterminés, ils fracassent les vitraux à leur portée, pénètrent dans l'édifice où ils s'emparent en quelques minutes d'un tapis d'autel en damas brodé d'argent, d'une nappe de communion de grande valeur et de deux lampes d'argent. Ils s'en prennent enfin au tabernacle dont ils forcent l'ouverture, s'emparent du ciboire contenant des hosties consacrées et prennent la fuite. Ils trouvent refuge dans une maison de Grenade.

Au matin, le sacristain du couvent donne l'alerte : on a pillé l'église ! Le prieur fait tendre l'édifice de noir, en signe de deuil, fait sonner les cloches et envoie un frère prévenir les autorités civiles.

Le lendemain, le clergé local organise une procession solennelle : douze enfants suivent pieusement la statue de Notre-Dame du Mont-Carmel, vêtue d'un habit de deuil pour l'occasion.

Le 19 mai, un homme d'allure suspecte attire l'attention de la police. Il est suivi discrètement, et, au soir, il est arrêté en sortant de son logement à Grenade. On fouille les lieux. L'un des policiers trouve une pièce d'argent massif servant à orner le ciboire dérobé, mais rien d'autre.

On s'apprête à quitter les lieux lorsque l'un des hommes présents pose la main sur une pierre d'un mur de la maison. Celle-ci cède, livrant aux regards une cachette qui avait été creusée dans la paroi. Un sac y est trouvé. On l'ouvre et c'est la stupéfaction : des hosties brisées en petits morceaux sont entassées au fond du récipient improvisé. Elles sont rapportées dans l'heure au père franciscain Luc de Navas, qui les expose sur l'autel de son église et va prévenir Mgr Felipe de los Tueros y Huerta, archevêque de Grenade.

Parallèlement, une perquisition est faite chez Andréa Soriano, épouse d'un homme repris de justice, que l'on soupçonne d'avoir pris part au vol. L'entreprise est couronnée de succès : on retrouve chez elle des débris de lampes et du ciboire ainsi que la nappe de communion.

Les auteurs du larcin du carmel viennent d'être identifiés. Apprenant cela, l'archevêque ordonne une procession pour rapporter les hosties profanées au carmel d'Alhama. Le 25 mai, des centaines de fidèles parcourent le trajet d'une quarantaine de kilomètres séparant Grenade du carmel en liesse.

Longeant une colline escarpée, le cortège manque de subir une catastrophe : une énorme pierre se détache du sommet et roule jusqu'à quelques mètres du Saint-Sacrement quand, subitement, sans cause naturelle, elle change de direction, passe par-dessus la tête des premiers rangs des fidèles et va se jeter dans un ravin.

Un autre miracle survient lors de l'entrée dans les murs du carmel d'Alhama : les images de la Vierge Marie qui avaient apportées en procession se « découvrent de leurs couronnes au passage des saintes hosties ».

Le surlendemain, au moment où l'on dépose solennellement les hosties sur l'autel du carmel, une « voix » se fait entendre : « C'est ici le lieu de mon repos, et j'y habiterai par ce que je l'ai choisi. »

L'archevêque de Grenade a fait placer une plaque de marbre dans le logement des voleurs, à l'emplacement où les hosties avaient été cachées. Plus tard, un ermitage est édifié à cet endroit : le « Couvent du Saint-Sacrement ».

Les reliques eucharistiques ont été réparties entre le monastère des clarisses, le carmel et dans une paroisse d'Alhama dont le curé porte chaque année au cou la clé d'or du reliquaire où elles sont conservées. A l'occasion de la fête du Sacré-Cœur, une messe est chantée en mémoire du miracle de 1725.

La guérison de la Fête-Dieu à Senlis

Au printemps 1802, les fidèles de Créteil (France, Val-de-Marne) sont en liesse en cette veille de la Fête-Dieu. Les préparatifs sont bon train et chacun est heureux de célébrer cette solennité qui tombe le même jour que la fête patronale de la paroisse.

Augustine Mourette, jeune paroissienne, est tombée malade depuis deux ans. Elle est complètement paralysée depuis 18 mois. Les médecins qui l'ont examinée sont unanimes : elle ne guérira pas. Mais Augustine est une croyante fervente et elle espère de plus bel en la miséricorde de Jésus.

Une autre paroissienne, Henriette Crété, en parfaite santé quant à elle, veut aider Augustine. Elle se souvient des guérisons du Christ dans les évangiles. Pourquoi Dieu ne réaliserait-il pas à nouveau de tels prodiges ? Demain, à la Fête-Dieu, le Seigneur passera devant les maisons, verra les malades et les estropiés... Aidée d'amies, Henriette prévient Augustine qu'elle sera transportée le lendemain à proximité du Saint-Sacrement.

Elle est ainsi emportée dans un fauteuil porté par quatre paroissiennes puis installée près du reposoir central où le prêtre posera l'ostensoir.

Une fois la procession parvenue au pied de l'autel champêtre, le célébrant bénit la foule avec le Saint-Sacrement. A cet instant, Augustine est enlevée de son fauteuil puis déposée par les porteuses improvisées en face du reposoir. Deux des porteuses s'agenouillent à gauche et à droite d'Augustine et prient le Seigneur qu'il intervienne en faveur de la jeune femme paralysée.

Le prêtre, ému, s'avance vers elle et improvise une prière : « Seigneur, vous avez dit : "là où deux ou trois personnes sont réunies en mon nom, je suis là au milieu d'elles"... Donnez à ces nombreux fidèles assemblés en votre nom et unis dans leurs vœux, un témoignage de votre présence parmi nous, afin qu'ils croient que vous êtes dans la sainte eucharistie celui même qui autrefois délivrait les affligés de toutes sortes d'infirmités… »

L'assistance, nombreuse et recueillie, répond « Amen ». Une seconde après, Augustine se lève de son fauteuil, sans aucun soutien, s'agenouille pour rendre grâce puis va prendre place aux côtés de ses amies parmi les premiers rangs des fidèles.

Ce jour-là, elle suit la procession jusqu'à son terme.

Une hostie apparaît dans le ciel des Pays-Bas

Le dimanche 31 mai 1959, Ida Peerderman, la voyante de Notre-Dame de Tous les Peuples à Amsterdam (Pays-Bas), discute avec des amis à son domicile.

Soudain, elle aperçoit « quelque chose » d’anormal dans le ciel, une « lumière » si intense qu’il est impossible de la fixer et qui la contraint à mettre ses mains devant ses yeux. Elle crie aux gens qui sont à ses côtés : « Oh Regardez, là ».

Après le choc de la surprise, Ida s’aventure à regarder le phénomène. Il lui semble que le ciel se déchire et, qu’au milieu de la déchirure, une « belle dame, enveloppée d’une gloire éclatante », apparaît. Marie vient vers elle. Ida est seule à voir.

La Vierge porte une couronne étincelante et ses pieds reposent sur un globe noir d’où surgissent des « têtes humaines en grand nombre ». L’apparition étend les mains sur ces êtres en signe de bénédiction avant de disparaître.

En une seconde, elle est remplacée par une « immense hostie », « toute simple ». Puis un calice en or apparaît à son tour devant l’hostie. Ida pousse alors un cri d’effroi : celui-ci vient de se renverser vers elle. Un flot de sang s’en échappe, submergeant le globe noir sur lequel la Vierge avait posé le pied.

Au bout d’un moment, le sang disparaît, laissant place à une nouvelle hostie « éblouissante de lumière ». Ida croit qu’il s’agit d’un « feu blanc », avec, en son centre, une sorte d’ouverture ou un « enfoncement ».

Tout-à-coup, une « figure » sort de ce centre, un être « sublime », puissant, majestueux. Ida ose à peine la regarder.

Puis une « colombe », d’une blancheur immaculée, surgit dans une lumière inconnue ici-bas. L’oiseau fond sur le globe noir qu’il éclaire dans un « rayonnement indicible ».

Une voix retentit aux oreilles d’Ida : « Qui me mange et me boit, acquiert la vie éternelle et reçoit l’Esprit véritable ».

Enfin, la Vierge apparaît à nouveau, avec cette fois, le visage joyeux. « Adieu », dit-elle, avant que la vision se fonde lentement.

Sauvé des flammes grâce à un ciboire

En 1872, un incendie gigantesque ravage une partie de Chicago (Etats-Unis, Illinois). Un jeune catholique, résidant non loin de sa paroisse, fond en larmes en apercevant le brasier qui s’approche à grande vitesse de l’église de son quartier, construite en bois.

Il décide d’y pénétrer afin de sauver ce qui pourrait encore l’être. Bravant la température et des flammes hautes comme un homme, il s’y précipite, seul, personne n’osant le suivre. Le curé est absent. Il court vers le tabernacle qu’il enfonce d’un coup de poing et en retire le ciboire contenant plein d’hosties consacrées.

L’église est située au-dessus d’une école. Lorsque le jeune intrépide veut sortir de l’édifice en rejoignant la cour, il s’aperçoit que l’escalier y menant, ainsi que le sous-sol, sont en flammes. Il se met à prier le Seigneur en serrant fort contre lui le ciboire. Une idée lui vient alors, sans qu’il soit capable d’expliquer son origine ; il rejoint la sacristie encore préservée, et là, ouvre une des fenêtres, et se prépare à sauter dans la rue, plusieurs mètres en dessous.

« Je boutonnai soigneusement mon habit sur le précieux dépôt dont j’avais pris la charge, me cramponnais au rebord de la fenêtre et, appelant le Christ à mon aide, je me laissai tomber d’une hauteur de 6, 70 mètres sans aucun accident sérieux ! » explique-t-il.

Arrivé chez lui, il enferme le ciboire intact dans une malle où il reste toute la nuit car, dans l’affolement général, il ne put trouver un prêtre que le lendemain pour ramener le précieux objet dans une église préservée de Chicago.

Il achève son récit en donnant le détail suivant : « Je m’aperçus que mes cheveux et mes vêtements avaient été atteints par le feu, mais, grâce à Dieu, j’ai échappé à tous les autres dangers. »